Neilien

Association d'Arts Martiaux Traditionnels

Hung gar

Hung gar

Les formes (Tao Lu)


Le Hung Gar se caractérise par des postures puissantes notamment la posture du cavalier Ma Bo ou Sei Ping Ma (cantonais), ainsi que les griffes du tigre et les ailes de la grue, les coups des pieds ne dépassant pas la ceinture (hauteur moyenne), et les techniques des mains sont privilégiées, on y trouve facilement l’usage des poings, piques et griffes ainsi que la paume et le tranchant correspondant aux techniques des cinq animaux ; poings pour le léopard, piques pour le singe ou serpent, griffes pour le tigre, la paume pour l’ours ou le dragon et tranchant de la main pour la grue.

Tao Lu
Parmi les techniques les plus utilisées, nous trouvons la griffe du tigre (Fu Jao), les griffes du tigre noir (Hei Fu Jao), le bec de grue ( Hok Jui) , les ailes de la grue (Hok Yik), et le col de cygne ou tête de la grue (Hok Ding) ; une autre caractéristique est la théorie des douze ponts (sap yi kiu sau faat) : ce sont douze principes de contact des avant bras avec l’adversaire transmis à partir des douze mots clefs et qui sont issus de Tid Sien Kien pour permettre de comprendre les principes du combat du Hung Ga. Ce ne sont pas des techniques à proprement parler mais des principes internes de la boxe .
Selon les branches nous trouvons quatre ou cinq piliers dans les formes du Hung Ga, ou Tao Lu. Toutes les autres sont des formes rapportées par différents Maîtres pour enrichir le système selon leur compréhension et leur expérience, les cinq piliers sont :

  1. Siu Lo Han la forme des petits disciples de Bouddha

    Considérée comme la forme la plus ancienne et qui aurait été créee par le moine Hung Te Ti (un des cinq moines qui échappèrent de Shaolin), elle remonterait au XVI éme siècle ; c’est une forme symétrique qui provient directement de l’enseignement du monastère de Shaolin ; elle met l’accent sur la boxe courte et la boxe longue ainsi que sur les pas de la licorne.

  2. Gung Ji Fook Fu Kuen (Kong Chi Po Fu Chuan) – Maîtriser le tigre ou « le tigre accroupi dans la posture de l’arc“

    Aussi considérée comme une forme très ancienne ; elle aurait été créee par Miao Hsien et transmise à Hung Gee Kuan. Certains considèrent cette forme comme la forme de base du Hung Ga à cause de ses mouvements répétitifs et éducatifs. C’est la première forme qui est enseignée dans le système, elle est très importante car elle pose les fondations au style et notamment le travail respiratoire – très important dans le Hung Ga. Le nom d’origine de la forme c’était Shaolin Fook Fu Kuen , Hung Gee Kuan changea le nom de la forme est insèra les apports de la grue (appris auprès de sa femme Fang Wing Chun).

  3. Fu Hok Sheun Yin Kuen .– La réunion du Tigre et de la Grue

    Ceci est sans doute la forme la plus représentative du Hung Ga est sans doute celle qui a permis au Hung Ga d’être connu comme le style du Tigre et de la Grue. On pense qu’elle a été créee par Hung Gee Kuan et Fong Wing Chun , qu’ elle fut modifiée par Wong Fei Hung qui intègra les techniques des ponts (Kiu Sau) de Leung Kwan issues de la forme Tid Sien Kien, et les dix techniques de main (sap jyut sau) que Wong Fei Hung popularisa en battant tous ses opposants ; ainsi que les principes du yin et du yang, de cinq éléments de sept étoiles, etc. ; Il combina les mouvements puissants du tigre (gong jing) aux mouvements souples et fluides de la grue (Yau Jing) .
    C’est en grande majorité cette forme qui fédère toutes les écoles se réclamant du Hung Ga , elle résume tout l’enseignement du Hung Ga ainsi que son esprit et ses principes , autrement dit il n’y a pas de Hung Ga sans Fu Hok Sheun Yin .
    La forme comportait à l’origine 216 mouvements, elle a été rémaniée plusieurs fois selon les différentes branches et servie d’inspiration au Maître Lung Kai Ming dans la création en 1929 de la forme de synthèse Xi Ming Chuan (Poing du Soleil Couchant) de l’école Hong Chuan.

  4. Sup Yin Kuen.– Le poing de dix formes (ou poing de cinq animaux et de cinq éléments)

    C’est une forme crée par Wong Fei Hung. Elle permet le passage et la compréhension entre Fu Hok Sheun Yin et Tid Sien Kien, marque le passage de l’externe vers l’interne et des cinq animaux (singe ou serpent, tigre, léopard , ours ou dragon, et grue) aux cinq éléments correspondants (l’eau, le bois, le feu, la terre et le métal) ; les cinq éléments en réalité fûrent rajoutés par le Maître Lam Sai Wing ; à l’origine cette forme montrait seulement les cinq animaux mais fût petit à petit remplacée par la forme actuelle, certains branches continuent à enseigner les cinq animaux soit de manière indépendante ou réunis dans une seule forme notamment la forme Wu quin shi ou jeu de cinq animaux du Maître Yuen Yik Kai (qui enseigna aussi une forme des cinq poings dragons correspondant aux cinq éléments)

  5. Tid Sien Kien le fil de fer ou le pont de fer

    C’est la forme la plus avancée du système, c’est une forme interne et concerne le travail du Chi et du Jing (du souffle et de l’essence ou la force), elle n’est pas une forme de combat, la forme fut créee par Leung Kwan (Tid Kiu Sam), anciennement elle se faisait sur un poème chanté, de nos jours seulement le travail des sons est conservé et celui des émotions.
    C’est une forme dangereuse à réaliser si on n’a pas atteint le niveau requis, il faut avoir gravi les différents niveaux du Hung Ga pour en tirer profit, elle est basée sur les mouvements du Dragon ainsi que la combinaison des douze ponts (sup yi kiu sao) et les cinq éléments, à chaque pont correspond un son et une émotion (en réalité ce sont dix sons avec des syllabes comme « Tao Jeit », «yeh», « Hor» , «Jei To» etc.

Il existe une variété très importante des formes dites mineures dans le style, il serait assez fastidieux de les citer toutes car plus au moins chaque branche a rajouté ses formes mais il y en a certaines communes à la majorité des écoles par exemple Lau Gar Kuen ou poing de la famille Lau introduite par Lam Cho, Mui Fa Kuen ou poing de la fleur de prunier, Jin Leung ou paume guerrière introduit par Lam Sai Wing, Wu Dip Jeung ou Paume Papillon, Ng Lung Pa Kua Kwan ou baton de huit trigrammes de cinq frères, Fu Tao Seung Ngao ou crochets tigre, Yu Gar Dai Pa ou fourche tigre de la famille Yu,Gau Jie Bien ou fouet de neuf sections, Tiet Sien ou éventail de fer, Gee Sau ou poignards ainsi que des formes à deux comme Gong Gee Fok Fu Kuen Deui Chaak ou forme de combat à deux de Gung Ji Fook,Fu Kuen, Fu Hok Seun Yin Deui Chaak, forme à deux du Tigre et de la Gue, Daan Do Deui Cheung ou lance contre sabre, Kwan Do – Dai Do Deui Cheung ou Hallebarde contre lance , etc.


Hung gar

Hung Gar, des mythes et des légendes


Il existe au moins trois versions sur la naissance du Hung Ga, chaque école ou branche défend la sienne comme étant la seule et vraie version, en réalité les trois sont reliées entre elles et permettent de bien saisir la richesse de ce style .

Hung Gar Mythes et LégendesS’il est vrai que la branche la plus représentative du Hung Ga est sans conteste celle du Grand Maître Wong Fei Hung qui au XIX eme siècle donne le visage définitif a ce qui va devenir le renouveau du Hung Ga ou le nouveau Hung Ga, ils ont tous en commun l’origine qui remonte au Monastère de Shaolin et aux événements suite a sa destruction par le feu en 1736 par les mandchous.
L’empereur Mandchou savait qu’au monastère de Shaolin les moines s’entraînaient aux Arts Martiaux et connaissant la rivalité qui existait entre Shaolin et le monastère du mont Wu Dang, il attisa la jalousie entre eux et utilisa un moine défroqué du Shaolin converti au Taoisme , le moine Pak Mei ou Sourcil Blancs et son élève Li Pak Shan pour attaquer le monastère et l’incendier ; beaucoup de moines périrent dans l’attaque mais cinq d’entre eux réussirent à s’ échapper : Hu te ti, Fang Ta Hong, Choi Te Chung, Li Che Kai et Ma Shao Hing qui fuirent vers le sud pour échapper aux agresseurs.

Certains d’entre eux décidèrent de changer de nom par précaution. Hu Te Ti devint Hung Te Ti, Fang Ta Hong devint Lau Ta Hong, et Ma Shao Hing devint Mo Shao Hsing et ils décidèrent de créer en commun cinq écoles pour répandre l’enseignement de Shaolin selon leur nouveau nom de famille : Hung Ga, Choi Ga, Li Ga, Lau Ga et Mo Ga .
Hung Te Ti eut un élève appelé Miao Hsien considéré comme un des cinq Maîtres de Shaolin , Il eut une fille appelée Miao Tsui Ha qui se maria à Fang De et de leur union naît un fils qui s’appellera Fang Shi Yu un de « dix tigres de Shaolin » qui avait comme frère d’armes un autre « tigre » Hung Gee Kuan qui se maria avec la nièce de Fang Shi Yu , Fang Wing Chun.
Hung Gee Kuan était un marchand de thé de famille royale et quand il entend ce qui est arrivé au monastère de Shaolin, il reprend le nom de Hung en souvenir de l’empereur Hung Mun fondateur de la dynastie Ming et tua Pak Mei pour venger Shaolin. Certaines versions ajoutent le fait que la famille de sa femme Fang Wing Chun aurait aussi été tuée par Pak Mei ou sa bande et cela serait aussi une des raisons de sa vengeance.
Parallèlement au monastère de Fukien l’abbé Gee Sim qui est un expert de la boxe de Shaolin (notamment le Tigre noir), a formé un élève Luk Ah Choy qui décide de se joindre à Hung Gee Kuan pour poursuivre son combat contre les mandchous. C’est à ce moment là que Hung Gee Kuan aura rejoint les fameux « Shen Hung » ou bateaux rouges qui transportaient les membres de troupes d’Opéra Chinois partout dans le pays.

Hung Gee Kuan était un expert dans la boxe de Shaolin dont les cinq animaux ; avec Luk Ah Choy il va parfaire la boxe du Tigre noir et avec sa femme Fang wing Chun qui était une experte de la boxe de la grue qu’elle avait appris de Fang Shi Yu et d’une nonne (certains parlent d’un ermite) Ng Mui ou Wu Mei la boxe de la grue blanche ; et ce sera lui le premier à réunir ces deux systèmes en un seul : la « boxe du tigre et de la grue » .
C’est à ce point de l’histoire que les différentes branches divergent et nous nous trouvons avec trois histoires différentes :

  1. Le nom de Hung Ga vient de « Shen Hung »

    En effet il existe un dicton chinois qui dit « les bateaux dans le sud, le cheval dans le nord », et c’est ainsi qu’on parle de la posture du «rameur» (Jeung Ma Bo) dans le sud et de la posture du « cavalier » (Ma Bo) dans le nord , mais ceci reste un peu restrictif comme explication , en réalité, le fait de parler de l’origine du Hung Ga à partir du nom des petits bateaux rouges « shen hung « , c’est une façon d’expliquer le moyen de circulation et donc d’information de la résistance chinoise au mandchous, le fait de se cacher à l’intérieur des troupes de l’opéra et de cette manière là pouvoir continuer à pratiquer leur Art .
    En réalité le «Shen Hung» ce sont des petits bateaux plats à longues rames qui permettent de se déplacer les longs des rizières. Tout naturellement, nous tombons dans l’importance de la notion d’équilibre et postures puissantes du sud pour pouvoir pratiquer dans ces bateaux et l’usage presque courant des longs bâtons (longues perches) issues des rames de ces mêmes bateaux dans le Hung Ga comme le bâton des neuf trigrammes (Ba Gua Guan) ou les bâtons de six points et demi (presque trois mètres) dans le Wing Chun (Look Dim Bun Kwon).
    En outre, on pourrait penser que le nom des bateaux «shen hung» reste un homonyme de «shen hung» ou l’esprit rouge (hung est aussi héros comme nous verrons à la suite), ce qui pourrait expliquer la deuxième histoire.

  2. Le nom de Hung Ga vient de «héros » symbole de la résistance et des sociétés secrètes «Hung Moon » et des triades

    Nous avons vu qu’à l’origine en l’année 1736, après avoir échappé à la chute du monastère, un des moines décide de changer de nom, ce fût Hu Te Ti, mais Hu c’est aussi tigre dans le langage du nord, et il change son nom pour celui de Hung qui veut dire rouge ou héros, ce qui est une indication de l’intention du moine de changer de vie, mais aussi que nous sommes dans un contexte mythique et légendaire, l’importance des noms en tant que symboles est manifeste ; selon l’ « histoire » les cinq moines venaient du monastère de Song shan dans le Honan ce qui veut dire du nord ( le monastère se situant dans la rive nord du Yang Tze Kiang et plutôt dans le lit du Huang He ou fleuve jaune) et descendirent dans le sud vers le monastère Ju Liait Shah connu plus tard comme Shaolin du Sud dans le Fukien (rive sud du Yang Tze Kiang début du sud de la chine), et s’organisèrent en sociétés secrètes avec un seul mot d’ordre « Fang Tsing Fu Ming », autrement dit  » à bas le tsing ( ou ching dynastie mandchou) restaurons le Ming (dynastie chinoise) » .

    Selon le récit fondateur de la Tien Ti Houei (Assemblée du Ciel et de la Terre), à la chute du monastère de Shaolin cinq moines s’échappèrent et décidèrent de transmettre l’héritage spirituel du monastère (nous retrouvons nos cinq ancêtres Hu Te Ti, Fang Ta Houng, Ma Chao Houng, Li Sih Khai et Thsai Teh Chung), ils furent rejoint par cinq marchands des chevaux, ces personnages n’étant autres que des Hors- la- loi ; et ils se feront appeler «les cinq tigres». Toujours selon le récit mythique fondateur de la Tien Ti Houei, ils furent en charge des loges inférieures (l’ aspect « terrestre »), c’ étaient Wu Thian Ching, Li Sih Chi, Houng Thai Sui, Yao Bieh Tah et Lin Yung Chao.

    A cet stade là, nous ne pouvons pas faire abstraction du rôle joué par les sociétés secrètes en Chine, rappelons d’abord que le mot «Hung» (Hong) signifie rouge et ceci est un détail très important pour comprendre cette théorie de l’origine du Hung Ga, ce mot donc rouge veut dire couleur du mûrissement et qui fût la couleur de la dynastie Zhou (1050 – 250 av. JC), une dynastie dominée par l’apparition d’un corbeau rouge considéré comme le révélateur de la dynastie, cette couleur étant traditionnellement attachée au soleil levant, (Le Maître Lung Kai Ming de l’école Hong Chuan ou poing Rouge basée à Hong Kong qui est une école à la base du nord se réclamant de Shaolin enseigne une forme appelée Xi Ming Chuan ou point du soleil de l’occident ou couchant (l’ouest étant l’endroit ou le soleil se couche), permet de comprendre de façon ésotérique le lien entre le soleil levant (le retour de la dynastie Ming au pouvoir) et le soleil couchant ou la chute de Ming et son occultation ; d’ailleurs «Fang Tsing Fu Ming» peut aussi se lire « à bas les tenèbres, restaurons la lumiére) ; ce qui était un des mots d’ordre de la Tien Ti Houei (société du Ciel et de la Terre) autrement connue comme « les triades ».Il faudrait aussi ajouter que le mot « Hung » peut aussi être traduit par «arc-en-ciel» pont entre le ciel et la terre signe d’alliance (et certains diront d’espoir), d’ailleurs la branche du Grand Maître Huang Chi San à Canton et du Grand maître Peng Nam, considéré comme un trésor national en Chine et malheureusement disparu en 1991 (tous les deux enseignant le Wing Chun et le Hung Ga ensemble), déclinent l’origine de leur branche directement de la Tien Ti Houei.
    Donc en s’échappant vers le sud les cinq moines auraient créé une fraternité avec comme but de restaurer le Ming dans le sens le plus exotérique du terme et de restaurer la «lumière» dans le sens le plus ésotérique, cette société s’appellera Hung mun en hommage au surnom du premier empereur de la dynastie Ming, Zhu Yuan Zhang et qui sera plus connue comme la « société du ciel et de la terre » ou Triade, qui donnera naissance à plusieurs autres sectes comme la San Tien Houei (societe des trois points), la Ts’ing Ti Houei (Société de l’Eau limpide), ou la Pei Tao Houei ( Société du Sabre Double) qui seront très actives et seront à la base des plusieurs insurrections au XIX ème siècle. Sociétés toujours reliées à la boxe et essentiellement à la boxe du sud jusqu au fameux «têtes rouges» ou à la Yi Ho Tuan ou poing de la concorde et de la justice, toutes ces sociétés auront la boxe en commun mais aussi les archétypes et les couleurs primordiales à savoir le blanc (symbole de ciel) , le noir (symbole de l’eau) et le rouge (symbole des frères ou des héros).

  3. La famille Hung (de Hung Gee Guan à Wong Fei Hung à nos jours)

    C’est sans doute l’histoire la plus répandue chez les pratiquants, dû essentiellement à la personnalité d’un personnage clé nommé Wong Fei Hung, c’est à partir de Lui et ses disciples que le Hung Ga gagnera ses lettres de noblesse dans le monde entier.
    A partir de la rencontre entre Hung Gee Guan et Luk Ah Choi le style se désigne de façon presque définitive la rencontre entre les techniques des cinq animaux de Shaolin, et les techniques de Grue apportées par Hung Gee Kuan (entre autre les apports de sa femme Fang Wing Chun), et le tigre noir issu de l’enseignement de l’Abbé Gee Sin à Luk Ah Choi, ce qui deviendra plus tard le Hung Ga et connu comme le style du Tigre et de la Grue désormais ; (nous ferons un petit aparté pour indiquer qu’à partir de la mort de Fang Wing Chun son mari Hung Gee Kuan systématisera le style qui se développera de façon indépendante mais traditionnellement relié au Hung Ga en tant que style Mâle et Femelle ou Yin et Yang ).

    Hung Gee Guan est le créateur de la forme Gung ji Fook Fu Kuen ou le tigre qui attend dans la posture de l’arc, qui est considéré comme la forme mère du systême, Luk Ah Choy son meilleur élève fut Kwok Yan (certains pensent qui fut aussi disciple de Gee Sin), Il enseigne à Leung Kwan aussi connu par son surnom Tid Kiu Sam (pont ou bras de fer), dû à sa force extraordinaire et son grand enracinement obtenu grâce à son travail avec Kwok Yan, Il sera le créateur de la forme Tid Sien Kien ou le fil de fer qui est certainement la forme la plus avancée du Hung Ga, elle relie la force et la souplesse, ce n’est pas une forme de combat mais une forme de renforcement surtout des organes et de l’énergie ainsi que des muscles et des tendons avec un fort travail d’enracinement, cette forme anciennement se réalisait en récitant un poême ou chanson , il s’agit essentiellement de reliér le souffle et les émotions au son et au mouvement.
    Un autre élève de Luk Ah Choy ce fut Wong Kai Ying (certains signalent que ce n’était pas lui mais son pêre Wong Tai), Il hérite de l’ensemble du Système de Luk Ah Choy et fut considéré comme un des dix tigres de Canton, Il fut le père du plus célèbre de tous Wong Fei Hung qui était aussi versé en médecine traditionnelle ce qui lui permit de voyager partout en Chine et ainsi rencontrer les meilleurs experts de la boxe : Il est né a Nam Hoi dans le kwantung ( Canton) en 1847 , beaucoup des Maîtres vinrent le défier mais personne ne parvint à avoir raison de Lui ce qui le rendit célèbre dans toute la Chine du Sud ainsi que sa fameuse clinique Po Chi Lam. Wong Fei Hung était aussi un excellent exécutant de la Danse du Lion, et c’est ainsi que ces deux aspects furent introduits dans le Hung Ga a savoir la médecine traditionnelle ou Dit Dar et la Danse du Lion .

    Hung Gar Mythes et LégendesPlus de 80 films retracent la vie de Wong Fei Hung qui en plus d’être un excellent médecin organisa les milices de Canton, plusieurs Maîtres et experts tournèrent sa vie légendaire comme Kwan Tak Him, Liu Chan, Shek Kin (vu dans opération Dragon avec Bruce Lee), et Chan Hon Chung dernier patriarche du Hung Ga à Hong Kong.
    Wong Fei Hung se maria plusieurs fois dans sa vie (quatre fois) mais c’est son dernier mariage avec Mo Kwei Lan ( Wong avait 60 ans et Mok Kwei Lan 16 ans), qui scella et renforça les liens avec le clan de Mo Ga (un de cinq clans d’origine des rescapés de Shaolin , les autres Choy et Li fusionnèrent donnant le style Choy Li Fut Ga et le petit style Lau Ga on le retrouve aussi dans le Mo Ga , ce sera le Maître Lam Cho qui introduira les formes de Lau Ga dans le Hung Ga plus tard ), Il faudrait tout de même signaler que le style Li continue à se développer ainsi que le style Mo Ga moins connue , mais que curieusement pour un style dit du sud c’est par ses coups des pieds puissants et rapides qu’il est connu, ce style est divisé actuellement en deux branches celle de Mok Qing Chiu et celle de Mak Shing Mo).

Il est important de signaler que c’est à partir de Wong Fei Hung que le style va se diviser entre ceux du ancien Hung Ga plutôt dispersés dans le sud de la Chine, Hong Kong Singapour et Malaisie, comme le Hung Ga a Taiwan avec un enseignement sur les cinq animaux de shaolin de forme indépendante mais qui se rattache a Wong Fei Hung ainsi que le Hung Ga du Maître Yuen Yik Kai qui enseigna outre les cinq animaux de forme indépendante, les cinq poings Dragon, et qui retrace leur origine à Miao Hsien et à Wu Mei ( et donc à Fang Wing Chun), celui du Maître Kwong Wing Lam élève de Leung Wah Chew ou celui en Malaisie du Maître Wong Kiew Kit qui retrace son héritage au monastère de Shaolin du sud ; et celui dit du nouveau Hung Ga à partir de Wong Fei Hung, le Maître Lam sai Wing dernier Grand Maître de le style, et le Maître Tang Fong tous deux élèves de Wong Fei Hung ainsi que Lin Shi Jong, Kuei Shao Chi, Liang Kuan,et Leung Foon entre autres .

Hung Gar Mythes et Légendes masters-tangfongTang fongTang Fong fut un élève de Wong Fei Hung et c’est avec Lui que les premières variantes se font connaître dans le style notamment dans les versions de Fu Hok Sheun Yin ou de la « réunion du Tigre et de la Grue », cette forme crée par Wong fei Hung est la forme la plus représentative du style , on pourrait dire que c’est son image de marque.
Tang Fong fut dans sa jeunesse un champion des Arts Martiaux mais surtout instructeur dans la brigade Tao Tao Tui durant la guerre sino-japonaise, un de ses élèves fut le Maître Chao Wing Tak (aujourd’hui retiré, mais son école continue), un des élèves du Maître Chao Wing Tak, Maître Wong Ping Pui a enseigné en Espagne .

Hung Gar Mythes et Légendes Lamsaiwing.Lam sai wingLam Sai Wing (1860 – 1943) est sans conteste un de derniers Grands Maître de le style, surnommé « le Boucher Volant » en raison de sa profession et son expertise des « couteaux papillons » ou Bart Cham dao ainsi que du sabre « veilleur de nuit » proche des techniques de la grue, plusieurs histoires entourent ce personnage de légende ainsi que sa popularité dûe a sa capacité de combattre, comme à la rectitude de ses principes , bien que contre toute idée d’utiliser l’Art Martial comme moyen de faire usage de sa force en toute occasion ; Il se trouva confronté à plusieurs défis qu’il du honorer ; un des plus parlants ce fût celui de combattre un molosse et de le tuer d’un coup de pied, ainsi le combat contre un moine dit « tête de fer » contre lequel il fut obligé de combattre car il terrorisait sa ville et il vainquit aussi d’un coup de pied nommé « le coup de pied à l’ombre de la lune », issue de la forme du Tigre et de la Grue ».

Lam Sai Wing n’eut pas de descendance et il adopta son neveu Lam Cho à la mort de ses parents et l’élève comme son propre fils, un autre de ses élèves fût le dernier patriarche a Hong Kong le Maître Chan Hon Cheung qui fonda la Hong Kong Chinese martial Arts association HKCMAA dans les années 70 et réunis la plupart des experts de Hong Kong dans une même association, il fût récompensé par la propre reine d’Angleterre Elizabeth II, on parle aussi de Chiu Kao mais il semblerait qu’il était plutôt élève de Lam Cho.
Le nouveau Hung Ga actuellement est représenté par Lam Chun Fai, fils de Lam Cho, Wong Yiu Ching qui enseigne a San Francisco USA, Chiu Way et Chiu Chi Ling fils de Chiu Kao dans ses branches les plus connues des occidentaux, mais ceci ne veut pas dire que d’autres branches subsistent notamment Tang Tung Wing élève de Tang Kwok Wah ‘un autre élève de Lam Jo) qui enseigne en Grèce et qui montra le Hung Gar et le Wing Chun. Et Frank Yee de la branche de Tang Fong.


Hung gar

Les principes du Hung Gar

La Boxe du Tigre et de la Grue, son esprit et son essence, l’héritage de Shaolin


Le Hung Gar ou boxe du Tigre et de la Grue n’est pas seulement un ensemble des formes , mais surtout un esprit hérité de la boxe de Shaolin, elle se traduit par la boxe longue et la boxe courte, par le tigre et la grue , par la puissance et la souplesse , elle est représentée par ce deux animaux emblématiques mais aussi par la boxe des cinq animaux et par la théorie des cinq éléments a savoir l’eau, le feu, le bois ,la terre et le métal.
A chaque élément correspond un animal, un son, une émotion, une couleur, une saison, une saveur, un trait de caractère, un renforcement énergétique (organes et viscères), ainsi qu’une technique appropriée.

L’eau

principes du Hung Gar - eau
L’eau est un élément rattaché au Nord comme orient (au Nadir) et à l’hiver comme saison, donc au sombre, au Grand Yin, à la couleur noire et à la peur comme émotion, sa manifestation étant les pleurs (ceci est très important à savoir dans la réalisation de la forme Tid Sien Kien ou les émotions et les sons jouent un rôle principal), son animal de rattachement c’est le singe (qui dans des autres branches correspond au serpent).

L’énergie de l’eau engendre les techniques du singe qui permettent en tant que forme énergétique externe (Wai Chi Kong) de tonifier les reins et de renforcer la vessie et en tant que interne (Nei Chia) , de éveiller l’écoute interne et d’accroître l’équilibre de l’énergie ancestrale ou primordiale (Yuan Chi), la sensation c’est le froid, ces aspects sont développés notamment dans le cadre du Dit Dar ou de la médecine traditionnelle ; favorise la souplesse des articulations et alourdi les os , son stratégie favorite c’est la russe, mais sa vertu c’est la sagesse.

Le Bois

principes du Hung Gar - bois
Le Bois est un élément rattaché à l’est comme orient (au soleil levant), au printemps (et au renouveau), au petit yang et à la couleur vert- bleu, son émotion c’est la colère sa manifestation étant une certaine agressivité, il est rattaché au tigre.
L’énergie du Bois engendre les techniques du Tigre qui permettent en tant que énergétique externe de tonifier le foi et de renforcer la vésicule biliaire, en tant que énergie interne d’ éveiller la sensibilité et d’accroître la vision interne, la sensation c’est la fraîcheur et favorise le renforcement des muscles et des tendons, son stratégie c’est la projection, sa vertu la générosité et le courage martial.

Le Feu

principes du Hung Gar - feu
Le Feu il est relié au Sud comme orient (au Zénith), à l’été (et à la clairvoyance), au grand Yang et à la couleur rouge, son émotion est la cruauté et sa manifestation la folie destructrice, son animal emblématique c’est le léopard.
L’énergie du feu engendre les techniques du léopard qui permettent en tant que énergétique externe de tonifier le cœur et de renforcer l’intestin grêle en tant que énergétique interne de renforcer la circulation du Jing (l’essence ou la force), sa sensation étant la chaleur et favorise le développement de la vitesse et de l’afflux sanguin, son stratégie c’est la frappe et sa vertu le don de soi et l’intégrité.

La Terre

principes du Hung Gar - terre
La Terre est rattachée au centre comme orient (au soleil avant du lever mais aussi au soleil d’après le coucher), à la cinquième saison aussi appelé été indien et par extension à tout passage inter saisonnier au Tai Ji ou Grand Faîte (la mère du Yin et du Yang), sa couleur c’est le Jaune impérial (c’est pour cela qui certains écoles lui rattachent le Dragon comme emblème), son émotion c’est la réflexion (voir le saturnisme), ou l’introspection, son animal emblématique l’Ours.
L’énergie de la terre engendre les techniques de l’Ours qui permettent en tant que énergétique externe de renforcer la rate et de tonifier l’estomac, et en tant que énergie interne de renforcer l’équilibre général, sa stratégie est l’écrasement (fameuse pattes de l’ours) et l’explosion de la force (Fa Li), sa vertu l’action juste.

Le Métal

principes du Hung Gar- metal
Le Métal est rattaché à l’ouest comme orient (au soleil couchant), à l’automne, sa couleur et le blanc et son émotion la froideur, son animal emblématique la Grue ou Héron.L’énergie du Métal engendre les techniques de la Grue qui permettent en tant que énergie externe de renforcer les poumons et de tonifier le gros intestin, et en tant que énergie interne d’éveiller la sensation et favoriser l’intention (le Yi), sa vertu est la sincérité.

Tout ceci fait partie de l’enseignement du Hung Ga , et ceci est plus important que des querelles de formes et façon de les exécuter ou de branches et lignées, tout simplement car ceci est l’héritage de Shaolin et de la Chine tout court ; c’est pour cela que les héros Hung se sont battus avant la dégénérescence qui suivit la création de multiples sociétés dites secrètes ou le monopole de « qui fut l’élève à qui », c’est dans l’enseignement et non pas dans la forme, néanmoins il existe bel et bien un répertoire immense de formes issues de l’apport des différents Maîtres à travers le temps qui ont donné au Hung Ga sa coloration particulière et sa façon de faire qui le différencie des autres styles du sud pouvant aussi se rattacher à la boxe du monastère de la petite forêt (Shaolin Shi).


Hung gar

Les origines du Hung Gar


Le Hung Ga Chuan (poing de la famille Hung) ou Hung Jia Chuan en mandarin est un style représentatif de la boxe du sud de la Chine. Il s’est développé essentiellement dans la région de Canton (Guandong), ses caractéristiques essentielles sont des postures puissantes et très enracinées ainsi que l’usage principalement des membres supérieurs ; le développement de postures puissantes et la souplesse des bras reliés à la vitesse permettent d’accroître la force

origines du Hung Gar
S’il est vrai que le Hung Ga est une des boxes le plus représentatives de la boxe dite du système externe (Wai Jia), elle met néanmoins l’accent sur le travail de l’énergie à travers les sons et en outre développe le combat à courte distance dite rapprochée ce qui fait du Hung Ga une des boxes les plus redoutables en combat réel.
Le Hung Ga ou boxe du clan (famille) Hung est aussi connue comme la boxe du Tigre et de la Grue et bien que représentative du système « Shaolin », elle met l’accent sur les travaux de ses deux animaux, qui représentent la quintessence de l’enseignement du Monastère de la Petite Forêt, c’est-à-dire la boxe courte représentée par les travaux du Tigre noir et la boxe longue issue du système de la Grue blanche.
Hung Gee Gung au XVIII ème siècle a réuni ces deux systèmes en un seul et avec les apports des autres trois animaux à savoir l’Ours, le Léopard et le singe (certains ajoutent encore le Serpent et le Dragon) de la boxe de Shaolin créera le système définitif .


Hung gar

Hung Gar ou la boxe Shaolin du sud


A la chute du monastère de Shaolin, cinq moines s’échappèrent et fondèrent cinq écoles qui seules ont le droit à l’appellation Shaolin de lignée directe : Mo Gar, Liu Gar, Choy Gar, Li Gar et Hung Gar. Seules trois écoles restent présentes. Li Gar et Choy Gar ont fusionné donnant naissance à l’école Choy Li Fut. Seule Hung Gar est restée telle qu’à l’origine. Elle conserve les techniques du monastère (techniques des cinq animaux). Aussi appelée école du Tigre et de la Grue, elle fut fondée au XVIè siècle par le moine Hung Te Ti et s’est transmise de maître à disciple jusqu’à nos jours.

Hung Gar boxe Shaolin du sud
Elle représente l’école de Shaolin du Sud. Son plus grand représentant fut Hung Gee Gong et son dernier grand maître Lan Sai Wing qui est la filiation suivie par notre école.
Boxe développée essentiellement dans la région de Canton dans le sud de la Chine. Cette boxe a reçu comme héritage les cinq trésors, transmis par l’école de Shaolin. Ces cinq trésors sont : cinq coups de poing, cinq coups de pied, cinq blocages, cinq blocages complémentaires et cinq postures. Ces cinq trésors expriment la clef de voûte du système Shaolin et en sont l’essence, c’est aussi le cœur du système Wai Chia ou externe. Ces cinq trésors réunis forment les cinq actions de Shaolin.

Chaque action est déterminée par un mouvement (avancer, reculer…). De la capacité de l’élève à comprendre et à déterminer l’action correcte, apparaîtra la technique appropriée. C’est en cela qu’il est très important de comprendre les cinq actions. Cette école est fondée sur la puissance du Tigre et la souplesse de la Grue. Le tigre se caractérise par l’élément bois, des distances courtes, l’enracinement, la férocité, le dur (l’aspect yan).
La grue se caractérise par la force, la vitesse et la froideur dans le combat, la distance longue, la légèreté (l’aspect yin). Issue directement du système mère de Shaolin, c’est une représentante typique du style Wai Chia ou externe.